
Cinq conseils pour bien négocier son départ
Licenciement, démission ou rupture conventionnelle, il est toujours possible de négocier avec son employeur. Les conseils d'un avocat spécialisé pour partir dans les meilleures conditions.
Que vous soyez licencié ou que vous démissionniez pour un autre emploi, un départ ça se prépare. Quand partir ? Que négocier ? Choisir le bon interlocuteur et calculer le montant d'une indemnisation de départ... Les réponses de Philippe Ravizy, avocat et fondateur de Ravizy & Associés, cabinet spécialisé dans le droit du travail des cadres.
Rupture à l'amiable, conventionnelle ou transaction
Si vous demandez à partir et l'employeur acquiesce -vous ne toucherez pas les Assedic. Celles-ci n'indemnisent qu'en cas de rupture - involontaire de votre part - du contrat de travail, pour raisons économiques, faute ou inaptitude médicalement constatée. La demande de rupture à l'amiable est très rare et il vaut mieux signer un accord ou une lettre.
Avec qui et quand négocier ?
Aujourd'hui, toutes les entreprises ou presque disposent d'une charte éthique. Cependant, beaucoup d'entre elles voient leur responsabilité sociale et environnementale uniquement comme un outil au service de la productivité. Les entreprises humanistes, elles, entendent avoir un impact positif sur la société. Elles s'efforcent en interne d'offrir des conditions de travail épanouissantes à leurs salariés. En externe, elles veillent à cultiver des relations honnêtes avec leurs fournisseurs mais aussi à proposer des produits ou des services de qualité à leurs clients. Leur finalité première n'est pas le profit mais le bien commun, c'est-à-dire le respect de la planète et de l'être humain . Si certains de leurs collaborateurs doivent assumer la charge d'un proche, elles se montrent attentives à leurs besoins et leur proposer l'accompagnement nécessaire pour préserver leur bien-être.
Ne pas jouer la victime
Beaucoup de managers aujourd'hui passent encore leur temps à contrôler leurs équipes. Parce qu'ils sont persuadés que sans la carotte et le bâton, leurs collaborateurs en feraient le moins possible. Toutes les études montrent pourtant le contraire : le contrôle est adapté à 1 % des individus, mais inadapté à tous les autres. Dans l'écrasante majorité des cas, plus les salariés se sentent responsabilisés, écoutés et respectés , plus ils éprouvent un fort sentiment d'appartenance à leur entreprise et plus ils se montrent motivés et reconnaissants. Ils n'ont plus l'impression d'avoir un simple job mais de participer à une oeuvre collective.
Calculer une indemnisation
Sans aucun doute. Prenez l'exemple de la compagnie aérienne Southwest Airlines. Alors qu'après les attentats du 11 septembre 2001, les licenciements dans le transport aérien ont bondi de 25 %, elle a fait le choix de rester fidèle à ses valeurs : « We take care » - « Nous prenons soin de notre personnel ». Malgré des pertes d'un million de dollars par jour, elle n'a renvoyé personne, ce qui a eu pour effet d'augmenter la loyauté et la productivité de ses collaborateurs. Neuf ans plus tard, Southwest Airlines est ainsi devenue le premier transporteur aérien américain. Ceci dit, cultiver le bonheur au travail pour des raisons de profit à court terme s'avère un mauvais calcul. Les salariés ne sont pas dupes. S'ils se rendent compte que la démarche n'est pas sincère, ils risquent de se démotiver, ce qui sera totalement contre-productif.
Partir plus tôt
J'en suis persuadé. Dans les années 1970, beaucoup de jeunes se posaient la question du sens du travail. Cette tendance revient en force aujourd'hui. Les millennials n'ont pas envie d'être les pions des actionnaires. Plus qu'à faire carrière Ils cherchent avant tout à trouver un travail dans lequel ils se sentent utiles. Habités par l'esprit de partage, ils rejettent le modèle du chef surpuissant qui leur dit ce qu'il faut faire et comment. Ils plébiscitent les leaders serviteurs qui cultivent la coopération et se mettent au service des autres.
http://www.journaldunet.com/management/0603/0603125negocier-depart.shtml