Les compétences prisées des recruteurs à l'ère du Covid-19

  • Licenciement
  • 28 Mai 2021
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L'adaptation

La capacité d'adaptation des salariés a été mise à rude épreuve ces derniers mois, tant sur le plan professionnel que personnel. Très appréciée des recruteurs, cette compétence caractérise les personnes qui savent s'accommoder du contexte, des évènements, des urgences... "Crise ou non, l'adaptation est une compétence utile à tous les candidats, quel que soit leur poste, ne serait-ce que pour changer de poste ou s'adapter aux nouveaux contextes de travail", explique Virginie Flore, DRH de Spie Batignolles. La crise du Covid-19 a donné encore plus d'envergure à cette soft skill. "Il est d'autant plus important de la muscler en temps de crise, pour éviter d'être déstabilisé", ajoute-t-elle.

 

La gestion du stress

Le stress est un mécanisme d'adaptation classique lorsqu'un individu rencontre des pressions ou des changements soudains. Autant dire qu'en période de crise, où l'incertitude prévaut, ce stress peut atteindre des niveaux sans précédent. Au cours de l'entretien de recrutement, les employeurs chercheront à appréhender la manière dont les candidats vivent ce stress, par exemple en leur demandant comment ils ont vécu le premier confinement ou comment ils gèrent leurs émotions. Cette gestion du stress est d'autant plus importante à maîtriser que les entreprises naviguent en eaux troubles et qu'une sortie de crise n'est pas encore envisagée.

 

L'autonomie

Comme beaucoup d'entreprises, Groupama Assurances Mutuelle recrute le même type de profils qu'avant la crise sanitaire. "Nous sommes toutefois plus attentifs aux soft skills comme la capacité d'autonomie, qui est inéluctable en période de crise", explique Marie-Hélène Sanglier, DRH. Et pour cause : les équipes sont géographiquement éclatées et le management par le contrôle est écarté, distance oblige. Les candidats sachant planifier leurs tâches et résoudre des problèmes sans solliciter l'aide de leurs managers ou sans avoir besoin d'un encadrement constant seront appréciés par les recruteurs. Seule exception : les jeunes diplômés, pour lesquels cette soft skill est moins exigée.

 

La communication

"Le travail à distance appelle d'excellentes aptitudes en matière de communication", explique Emmanuelle Nello, DRH EMEA d'Ivalua. Résultat : les recruteurs sont de plus en plus sensibles à la capacité des candidats à traiter une information et à la transmettre de manière adéquate, à l'écrit comme à l'oral. Si cette compétence est recherchée par les employeurs, c'est parce que "la distance induite par la crise prive les équipes du langage corporel, nécessaire pour cerner leur interlocuteur", selon Stéphanie Sabau, directrice des opérations du cabinet de recrutement Spring. En entretien, il est donc primordial de faire preuve de clarté, de reformuler, de pratiquer une écoute active...

 

La gestion du temps

La crise du Covid-19, qui a bouleversé notre rapport au temps, a mis à mal l'équilibre parfois fragile entre la sphère privée et professionnelle des salariés. Sensibilisés à cette question, les recruteurs cherchent à s'entourer de profils qui savent organiser leurs temps et planifier leur travail. A l'ère du multi-tasking, c'est même une condition sine qua none pour gérer plusieurs projets simultanément. Pour rassurer les recruteurs sur ce point, il est intéressant d'expliquer sa méthode : définir des priorités, se fixer des objectifs, planifier sa journée, se donner une échéance... Autant de tactiques qui seront appréciées par les employeurs, surtout si le candidat brigue un poste à responsabilités.

 

Une aisance technologique

En mettant brutalement un terme aux échanges physiques, la crise sanitaire a accéléré l'usage des outils numériques en entreprise. D'après une étude mondiale menée par PwC en février 2021, "40% des salariés affirment que leurs compétences digitales se sont améliorées au cours des confinements". Ça tombe bien : alors que le travail à distance semble se dessiner comme la nouvelle norme, les candidats devront justifier d'une grande aisance technologique pour décrocher un poste. La capacité à jongler entre les plateformes de visioconférence, les outils de collaboration et les solutions de partage de fichiers à distance n'est plus facultative. Et mérite d'apparaître dès le CV.

 

La prise de décision

Une enquête menée par Visiplus Academy et BVA indique que "la capacité de prise de décision est la compétence comportementale la plus indispensable dans le monde post-Covid". Citée par 87% des actifs (juste devant la confiance en soi et l'esprit d'équipe), cette soft skill s'avère incontournable lorsqu'il s'agit de faire avancer un projet à distance. Les recruteurs attendent aujourd'hui des candidats qu'ils s'improvisent décisionnaires lorsque c'est nécessaire. Cette compétence en appelle d'autres : savoir se poser les bonnes questions, avoir confiance dans ses capacités à trouver une solution, prendre du recul sur une situation...

 

Le travail en équipe

"Puisqu'il est forcément plus difficile à distance, le travail en équipe fait l'objet d'une plus grande attention de la part de nos recruteurs. Nous réalisons une lecture plus fine des résultats de l'inventaire de personnalité que nous administrons à nos candidats. Ce test nous permet notamment d'évaluer leur capacité d'interaction avec leurs collègues de travail et leurs managers, mais aussi leur faculté à créer du lien social", explique Sophie Bodenan, responsable du département RH & Formation chez Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels. Très demandée par les recruteurs, cette qualité est d'autant plus importante pendant la crise, qui malmène les dynamiques de groupe.

 

La soif d'apprendre

"Lorsque la crise sera passée, ce sont les personnes qui auront agi pour améliorer leurs compétences qui s'en sortiront le mieux", anticipait Jane McNeill, directrice de Hays Australia, dès le mois de mai 2020. C'est un constat sans appel : les recruteurs sont véritablement sensibles aux efforts des candidats ayant profité des confinements successifs pour consolider leurs connaissances ou acquérir de nouvelles compétences. Quel que soit le secteur d'activité, cette volonté d'apprendre et de rester au fait des nouvelles tendances liées à son métier est appréciée par les employeurs. A compétences égales, cette soft skill peut faire la différence avec d'autres candidats, car elle traduit une envie de comprendre, une curiosité.

 

L'intelligence émotionnelle

C'est en particulier chez les managers que les recruteurs attendent cette compétence. Déceler les émotions négatives, écouter les membres de son équipe avec attention, réaliser l'impact de leurs émotions sont autant d'aptitudes attendues par les employeurs, qui cherchent à s'entourer de managers sachant être aussi efficaces en présentiel qu'à distance. D'après l'enquête de Visiplus Academy et BVA menée en juin 2020, 86% des employeurs jugent la gestion des émotions comme compétence comportementale indispensable dans "le monde d'après". Et pour cause : ce sont ces émotions qui influencent notre capacité à agir, à produire. C'est une qualité à valoriser dès l'entretien.

 

La résolution de problèmes

La résolution de problèmes – aussi appelée problem solving – figure, avec la pensée critique, en tête de liste des compétences qui prendront de l'importance au cours des cinq prochaines années, d'après le dernier rapport du World Economic Forum. Une réalité qui se traduit sur le terrain. "Depuis le début de la crise, j'interroge les candidats sur les leçons qu'ils ont tirées des confinements. Cela me permet de comprendre la manière dont ils ont solutionné les difficultés rencontrées", illustre Albane Prieto, directrice du recrutement permanent chez Robert Half. Si cette compétence est un plus chez tous les profils, elle s'avère indispensable pour ceux cherchant un poste tourné vers la satisfaction client.

 

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