Trois règles pour bien préparer son départ en retraite

  • Retraite
  • 12 Septembre 2021
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Chaque année, ce sont près de 750 000 actifs qui liquident leurs droits à la retraite – ils étaient exactement 745 000 en 2018 selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des Statistiques (Drees). Cette nouvelle étape n’est pas à prendre à la légère, car une mauvaise préparation aura des répercussions directes sur votre niveau de vie. Mieux vaut anticiper donc et s’organiser en conséquence. Voici trois points essentiels à connaître si vous approchez de la date fatidique de votre départ. Ou si vous vous en préoccupez en anticipation !

1- S’astreindre à faire le point

C’est la première règle indispensable, car elle vous permettra de savoir à quoi vous aurez droit. Vous pouvez consulter l’ensemble de vos trimestres acquis dans le régime général et dans les régimes complémentaires sur le portail Info-retraite.fr. Pour ce faire, vous devez y créer votre compte retraite personnel.

A partir de ce dernier, vous aurez accès à votre relevé de situation qui récapitule, année après année, les revenus pour lesquels vous avez versé des cotisations. Vous y retrouverez vos trimestres validés ainsi que les points acquis dans les régimes complémentaires. Soyez vigilant et traquez toutes les erreurs éventuelles : oubli de trimestres pour enfant, années travaillées non reportées, absence de prise en compte du service national… Agissez rapidement et renvoyez les pièces de régularisation auprès des Caisses concernées ou directement en ligne.

2- Choisir la bonne date de départ

Selon vos besoins de pouvoir d’achat, il va falloir déterminer la meilleure date pour partir. Le système actuel de retraite est basé sur la durée d’assurance, exprimée en nombre de trimestres. Il faut ainsi un nombre minimal de trimestres cotisés pour obtenir une pension sans décote et pouvoir partir à 62 ans, l’âge légal. Si vous êtes né en 1961, 1962 ou 1963, il faut avoir engrangé 168 trimestres. Après 1973, le nombre passe à 172. Ce total figure sur votre relevé de situation personnelle. Bien entendu, vous pouvez décider de partir sans avoir fait le plein de tous vos trimestres. Mais il faut alors bien évaluer quel sera l’impact sur votre niveau de vie. Vous pouvez effectuer une simulation de ce que vous toucherez à différents âges de départ sur le portail Info-retraite.fr avec l’outil Mon estimation retraite.

Attention à bien prendre en compte le malus Agirc-Arrco en vigueur depuis 2019. Il s’applique dès lors que vous demandez à bénéficier de votre retraite complémentaire en même temps que votre retraite de base. Vous subissez alors une minoration de 10 % de votre pension Agirc-Arrco pendant trois ans. Évaluez-le pour prendre votre décision : sur une pension complémentaire de 1000 euros bruts par mois, il s’élèvera donc à 3 600 euros au total. Il suffit de décaler d’un an votre départ pour annuler ce malus.

3- Respecter les délais pour liquider ses droits

La retraite, ce n’est pas automatique ! Vous devez la demander en ligne sur votre compte retraite. Une fois les justificatifs transmis, la liquidation sera enclenchée, à la fois pour le régime de base et la complémentaire. Ayez en tête que les caisses de retraite mettent de quatre à six mois pour traiter un dossier. Un délai à respecter si vous voulez embrayer sans coupure financière entre l’arrêt de votre activité professionnelle et votre retraite. A noter : vous devez indiquer une date d’effet, point de départ « officiel » de votre retraite. Attention : mentionner comme date de départ un 1er mars, 1er juin, 1er septembre ou 1er décembre revient à perdre d’office un trimestre retraite, alors que travailler un mois de plus suffit à valider un trimestre de plus ! Du côté de votre employeur, vous devez également respecter un préavis. Si vous avez moins de six mois d’ancienneté, aucune durée légale n’est prévue. Il faut consulter votre convention collective (ou accord collectif d’entreprise). Si vous avez entre six mois et deux ans d’ancienneté, le préavis est d’un mois. Il passe à deux mois au-delà de deux ans d’ancienneté.

Si vous avez plus de dix ans d’ancienneté, votre employeur est tenu de vous verser une indemnité de départ à la retraite. Son montant légal est d’un demi mois de salaire après dix ans d’ancienneté, un mois de salaire après quinze ans, un mois et demi après vingt ans et deux mois après trente ans. Cette indemnité sera calculée selon la formule la plus avantageuse pour vous. A savoir 1/12e de votre rémunération brute des douze derniers mois précédant votre départ à la retraite ou 1/3 des salaires des trois derniers mois (primes ou bonus inclus au prorata).

A noter : si vous êtes mis à la retraite sur décision de votre employeur, l’indemnité de départ sera calculée de la même manière que l’indemnité légale de licenciement. Vous avez donc droit à ¼ de mois de salaire brut par année d’ancienneté pour les dix premières années et à 1/3 de mois de salaire pour les années suivantes. Ce cas de figure est donc plus financièrement plus avantageux.

 

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